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Du rififi dans les bennes

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     Notre idée n’est pas de brocarder systématiquement ce qui se fait sur la ville, ni de tirer sur tout ce qui bouge. Nous désirons juste soulever des questions (auxquelles nous n’avons pas de réponses toutes faites). Malheureusement, comme toujours, le questionnement n’advient qu’après la prise de décisions. La démocratie locale n’existe que dans les discours précédant les élections, et encore…      Instaurer une part incitative dans la taxe d’enlèvement des ordures ménagères n’a rien de critiquable, puisqu’il s’agit de responsabiliser les gens par rapport au tri de leurs déchets. Réduire la part des déchets ultimes qui sont enterrés ou partent en incinérateur est important, et pour cela il est nécessaire de trier, composter et recycler le plus possible (il faudrait surtout que nos industriels soient forcés par la loi de limiter emballages et suremballages, mais c’est un autre débat). Dans la mesure où faire appel au civisme, dans notre pays, a un effet limité, il est plus eff

Aqua bon !

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       Avec le réchauffement climatique, dont les effets se font maintenant sentir de façon spectaculaire, l’eau est appelée, dans les années qui viennent, à devenir le bien le plus précieux de l’humanité. L’eau potable, entendons-nous bien, pas l’eau de mer gorgée de micro-plastiques qui va en plus grignoter nos côtes ou l’eau polluée des rivières et de beaucoup de nappes phréatiques.    Nous pensions, en France, avoir le privilège de consommer une eau abondante et irréprochable. Il a fallu déchanter il y a quelques semaines, lorsque nous avons appris que 20% des Français étaient alimentés par une eau dépassant les seuils de qualité tolérés pour les pesticides et leurs métabolites. Autrement dit, douze millions de nos compatriotes ne devraient pas consommer leur eau du robinet… Merci à l’agriculture productiviste qui, non contente de détruire la biodiversité (insectes et oiseaux particulièrement), gorge nos sols d’une chimie qui s’infiltre dans les nappes sous-terraines et nous

Auprès de mon arbre

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       Au milieu des vagues de mauvaises nouvelles concernant l’environnement qui nous submergent de toute part, à noter une exception, à la fin de ce mois d’août. La préfecture des Hautes-Pyrénées annonce que le groupe Florian abandonne son projet de méga-scierie. Tout n’est pas rose cependant puisqu’il semble que Bernard Plano, maire de Lannemezan visiblement bien peu concerné par les enjeux environnementaux, s’accroche à son projet de grande centrale biomasse, qui devrait brûler rien moins que 67 000 tonnes de granulés par an, soit 150 000 m³ de bois…    Quand-même, le soulagement est immense à l’idée que les 500 000 m3 annuels de bois qui devaient être extraits par Florian resteront sur pied dans nos forêts pyrénéennes. Et si l’on veut mesurer ce à quoi nous venons d’échapper, il suffit d’aller se promener dans notre vallée dans quelques lieux récemment exploités par l’industrie forestière.    Quel sentiment de perte pour les amoureux de Payolle qui sont allés marcher ce

Recette du Coustous réussi

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     La municipalité bagnéraise envisage la rénovation de la promenade des Coustous « en faisant émerger un projet qui corresponde aux besoins et aux attentes de l’ensemble des usagers », dixit le site internet de la mairie.    Elle propose donc « une démarche participative essentielle ». Il s’agit en l’occurrence d’une « consultation citoyenne visant à recueillir l’avis et les suggestions » des usagers du lieu.    Le questionnaire proposé à chacun « est destiné à alimenter les futures esquisses du projet ». Une formule déjà assez limitative, mais bon… Les partisans de la démocratie participative ont quand même, théoriquement, matière à se réjouir. Le questionnaire est ouvert et assez complet.      Pourtant, un premier sentiment de malaise est inévitable lorsque l’on a coché les cases et rédigé quelques suggestions supplémentaires puisque l’on constate que l’envoi est anonyme et que l’on nous donne la possibilité de « répondre à nouveau » ! Si on le fait, nos deux réponses so

La Chambre des dépités

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    Des élections au goût amer.      Bien sûr, il est possible de considérer le verre à moitié plein, en appréciant la petite Bérézina vécue par ce Président omnipotent dont le quinquennat finissant laisse le pays dans un état désolant. Emmanuel Macron a largement aggravé les inégalités, avec la suppression de l’impôt sur la fortune et le plafonnement – parfois même la diminution – des minima sociaux, des allocations logement, du SMIC et des retraites (avec en point d’orgue les patrons du CAC 40 qui ont vu leur revenu augmenter de 100% en 2021, tandis que le revenu moyen de leurs salariés et des Français en général stagnait). Il a maltraité les enjeux climatiques, en ignorant la plupart des conclusions de la Convention citoyenne sur le climat. Il a proposé une réforme des retraites injuste, qui a jeté des millions de gens dans les rues avant d’être piteusement abandonnée. Il a accru le désinvestissement de l’État dans les services publics, avec pour conséquences un hôpi

Seconde chance

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     L’un des objectifs principaux de nos commentaires sur l’actualité est de faire bouger les choses localement, puisque c’est à ce niveau que tout commence et qu’il est possible d’avoir un impact immédiat sur l’évolution de notre vie quotidienne. Il nous arrive pourtant aussi de prendre de la distance avec le local, de nous intéresser à la situation du pays et de la planète. Or le jour se prête à ça : impossible, en effet, de nous contenter de constater que Bagnères mérite le titre de ville d’eau… croupie en regardant l’état de la fontaine de la place de Strasbourg, quand l’enjeu des élections législatives de ce mois s’avère aussi crucial. Prenons donc un peu de hauteur !      A un an des présidentielles, alarmés par la probabilité d’un second duel entre un président antisocial, imperméable aux enjeux écologiques actuels et une candidate d’extrême-droite, nous sonnions le tocsin : «  Il y a urgence. Urgence à faire surgir une force sociale et écologiste puissante parce qu’unita

... de Salut Public

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       En 1993, le site de Salut fait polémique une première fois, lorsqu’une résidence thermale pour clientèle aisée manque voir le jour en face de ce qui  accueillera en 2000 le CPIE. Quelques voix isolées – dont celle de votre dessinateur préféré… et d’autres plus structurées comme celle de l’association de défense du Vallon créée à cette occasion – parviennent miraculeusement à tout faire capoter, à coups de campagne de presse et de pétition. Rolland Castells, maire et instigateur du projet, arrivera quelques années plus tard, dans une belle volte-face, à se féliciter de la sanctuarisation du lieu. En effet, le site de Salut sera classé en 2007. Ironie de l’histoire…      En 2008, nouvel accès de fièvre citoyenne quand la mairie autorise la vente d’un terrain lui appartenant – situé au-dessus de l’entrée du Vallon – à une société de construction, en vue de la création d’une autre résidence de tourisme. L’opposition sonne le tocsin, un collectif d’associations se crée, une