Recette du Coustous réussi

 





   La municipalité bagnéraise envisage la rénovation de la promenade des Coustous « en faisant émerger un projet qui corresponde aux besoins et aux attentes de l’ensemble des usagers », dixit le site internet de la mairie.

   Elle propose donc « une démarche participative essentielle ». Il s’agit en l’occurrence d’une « consultation citoyenne visant à recueillir l’avis et les suggestions » des usagers du lieu.

   Le questionnaire proposé à chacun « est destiné à alimenter les futures esquisses du projet ». Une formule déjà assez limitative, mais bon… Les partisans de la démocratie participative ont quand même, théoriquement, matière à se réjouir. Le questionnaire est ouvert et assez complet.

 

   Pourtant, un premier sentiment de malaise est inévitable lorsque l’on a coché les cases et rédigé quelques suggestions supplémentaires puisque l’on constate que l’envoi est anonyme et que l’on nous donne la possibilité de « répondre à nouveau » ! Si on le fait, nos deux réponses sont alors prises en compte, sans que la seconde annule la première… Le principe une femme / un homme = une voix ne s’applique pas. C’est comme si l’on pouvait signer la même pétition 5 000 fois ! Les mille réponses environ comptabilisées sur internet pourraient donc émaner essentiellement d’un petit groupe motivé !

   Une municipalité désirant réellement s’appuyer sur les résultats d’une enquête de ce type ferait en sorte que ceux-ci soient indiscutables. Or, avec un tel biais de procédure, ils sont inexploitables… Cela en dit long sur l’importance que leur accorde notre maire, et probablement sur ses intentions réelles, à savoir faire passer son propre projet en faisant croire qu’il est consensuel.

   Un second élément vient confirmer cette analyse : ni réunion publique pour restituer les résultats du sondage ni groupe de travail pour les exploiter ne sont prévus.

   Tout cela n’est donc qu’une parodie de participation citoyenne, rien de plus. Une Bagnéraise qui a récemment interpelé le maire sur les défauts et les limites de cette procédure s’est entendue répondre qu’il n’avait de leçon de démocratie à recevoir de personne, et que les Bagnérais pouvaient déjà s’estimer heureux qu’on les sollicite… Trop gentil, vraiment.

 

   Merci en tout cas, monsieur le Maire, de nous faire rêver à ce que pourrait être une véritable démarche participative, où l’on solliciterait un avis (et un seul !) par citoyen, où l’on proposerait ensuite d’élaborer en groupe de travail plusieurs projets s’appuyant sur les suggestions majoritaires de l’enquête, où l’on soumettrait au final ces projets concurrents (ces « esquisses » auxquelles fait allusion le discours municipal) au verdict de la population entière par le biais d’un référendum local.

    Il est vrai que cela prendrait un peu plus de temps, mais le résultat serait indiscutable puisqu’émanant réellement de la volonté d’une majorité de Bagnérais.

   De toute façon, il n’y a aucun caractère d’urgence à rénover cette place emblématique de la ville ; avant de la remodeler pour les décennies à venir, il serait capital que nous nous donnions le temps d’en parler puis surtout de décider ensemble du projet. Nous éviterions ainsi la répétition de ce qui s’est passé pour la place de Strasbourg, transformée à grands frais par l’un de nos derniers maires en un simple parking orné d’une fontaine funéraire remplie le plus souvent d’eau croupie !

 

                                                                      Jean-Marc Aragnouet

 

 

   L’aménagement d’une ville, d’un quartier, est la mise en forme d’une analyse de la gestion des flux et des schémas de circulation globaux au service des habitants et visiteurs (bonjour la rue Gambetta, la rue de la République, l’avenue du Général Menvieille !), ainsi qu'une réflexion sur l’image urbaine recherchée au regard du passé et des changements à venir. Bref, une volonté politique visionnaire est indispensable. Ainsi, l’aménagement du centre ville de Bagnères dépasse largement « l’habillage » de sa place centrale, avec jeux d’enfants ou pas, choix d’une fontaine moche style celle de l’Office de tourisme…

 

   Dans un premier temps, le « carrossage » des lieux emblématiques de la ville doit répondre aux questions fondamentales de la place de la voiture, des piétons et vélos, du végétal, des entrées de ville, des commerces, de la mise en valeur du patrimoine, du bon usage des bâtiments publics.

 

   Dans un deuxième temps, il doit faire l’objet d’un concours d’architectes / urbanistes, aux projets soumis ensuite à la population. Le reste n’est que verbiage, fausse démocratie et aménagement à la petite semaine.

 

   Messieurs les élus ou non élus de l’urbanisme, quelle est votre vision ? Est-elle pertinente, en phase avec les enjeux de demain et avec nos aspirations ? Nous l’ignorons…

 

                                                                       Erick Vuillier

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