Des nouvelles du front

 

 


   Docteur Bec a ausculté Julien Robbé. L’idée était de faire le point, un an après les élections municipales. Un an d’observation, de prises de repères et... d’accrochages réguliers avec la majorité municipale.


   Notre premier questionnement a porté sur le peu de visibilité de l’opposition de Bagnères ensemble en général, et de Julien en particulier. Il est conscient du problème, reconnaissant que sa page Facebook ne suffit pas pour communiquer efficacement. La presse locale le sollicite peu et il garde ses distances avec elle car l’information produite ne lui paraît pas toujours équitable, ni fidèle à la réalité ou aux propos tenus. Mais, le silence est-il la solution ? Dans le domaine essentiel de la communication ... peut mieux faire !


   Puis nous avons évoqué l’isolement relatif dans lequel il se trouve. Il subit de la part des forces de gauche locales une forme d’ostracisme, qui a pu se mesurer par exemple lors de la dernière campagne des départementales. Il lui est reproché de s’être droitisé, d’avoir pactisé avec des adversaires politiques. De l’autre côté, les soutiens de la majorité municipale continuent de le caricaturer en ayatollah vert, sinon en parasite social… Tirs croisés, il encaisse un peu de partout. Pourquoi alors ne pas chercher le soutien de ceux qui lui sont restés proches ? Là, on tombe dans le paradoxe : il aimerait représenter un collectif structuré, que le BEC soit une réalité, mais ne fait rien pour faire renaître ce collectif ou en créer un autre. 

   Julien garde le côté franc-tireur que nous lui avons toujours connu. Ce faisant, il se prive de forces potentielles. C’est son choix.


   Restait à aborder la question de son action municipale et communautaire. Le ressenti de Julien après une année est contrasté : une expérience à la fois stérile et féconde.

   De la désespérance quant à son rôle de conseiller municipal d’opposition. Le fonctionnement à la mairie est pyramidal. Les délibérations sont préparées au niveau du bureau, le travail en commission inexistant et le conseil municipal simple instance d’enregistrement (toujours pas retransmis à la population, malheureusement !). Julien ferraille, pousse le maire dans ses retranchements lorsque c’est nécessaire, mais qu’est-ce que cela change au résultat final ? Très minoritaire, l’opposition est impuissante à influer sur les décisions politiques.

   De l’envie, de l’ambition, de l’espérance en ce qui concerne sa fonction de vice-président à la CCHB : « il y a un écolo dans l’exécutif communautaire ! » « d’abord j’essaie de comprendre, ensuite j’ai envie de contribuer, je ne suis pas là pour casser » « les problèmes ne sont que des solutions qu’on n’a pas encore trouvées » « on a des moyens, une équipe solide, une cohérence peut apparaître facilement ». Globalement, Julien pense qu’il faut dépasser le consensus mou actuel trouvé avec la municipalité bagnéraise. De fait, deux projets politiques différents (celui de Bagnères et celui de la Communauté) sont gérés par une seule administration, ce qui est source d’incohérence. La CCHB, d’après lui, aurait besoin avant tout d’un projet d’administration, d'un lieu (pourquoi pas le Tribunal de commerce, comme certains le suggèrent ?), d'un DGS et d'un chargé de communication spécifiques.

   Il n’existe aucune relation hiérarchique entre l’administration de la communauté de communes et Julien, et il se heurte souvent à la mauvaise volonté de certains (pas de réponse à ses mails, pas de mise en copie des documents relatifs à sa compétence, rétention d'information...). Il souhaiterait que les supérieurs hiérarchiques des personnels administratifs en charge du service à la personne (président, DGS) fassent pression pour que l’information circule et que des réponses soient systématiquement apportées aux questions posées.

   Malgré ces réserves, il parle avec enthousiasme de son domaine de compétence, ce qui est réconfortant : « il faudrait situer l’action sociale à l’échelle communautaire, se donner les moyens de rendre accessibles les services à la personne, avec la création d’un centre intercommunal d’action sociale » « l’objectif permanent, c’est prendre conscience de notre dépendance à l’énergie ; d’où la nécessité, lorsqu’on planifie des travaux de penser systématiquement en termes de revégétalisation, d’isolation, d’utilisation de matériaux nobles et non toxiques » « les projets pédagogiques doivent aller prioritairement vers l’amélioration du bien-être de l’enfant »  « à la cuisine centrale, nous devons tendre vers les propositions de la convention citoyenne sur le climat en termes d’alimentation – repas moins carnés, achats de produits de plus en plus locaux, création d’une usine de transformation et d’une conserverie locales etc. – avec l’élaboration pour cela d’un plan alimentaire territorial ».


   Ouf ! Julien n’a ni trahi ses idéaux ni disparu du paysage. Il a visiblement beaucoup écouté et appris pendant quelques mois. Cela l’a rendu ouvert et pragmatique. On peut imaginer que son action à venir aura un impact positif sur les services à la personne de la CCHB.

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