Motion passable

 

   Monsieur le Maire,

 

   Libre à vous d'avoir fait voter une motion de soutien à votre personne lors du dernier conseil municipal, mettant dans la même gibecière un tag anonyme de potache  que nous avons condamné en son temps  comparant votre anatomie avec votre politique, et une caricature signée, publiée par nos soins sous le titre Charlie Ragot (réponse au reportage à charge de Charlie Hebdo sur la ville de Bagnères). On imagine d'autres maires, Chirac, Hidalgo, Aubry, Juppé, Castex ou Philippe... réagissant ainsi à chaque gribouillis journalistique les mettant en scène !

    Libre à vous de vous y être vu en dictateur sanguinaire alors que vous y étiez croqué en chasseur malmenant une partie de votre opposition et tenant l'autre en laisse.

   Libre à vous de préférer à notre réponse l'analyse des « vrais » journalistes de Charlie, bien qu’elle donne une image désastreuse de votre ville et d’une partie de sa population. Vous nous qualifiez de «tocards», mais au moins nous la défendons à notre manière.

 

   Et libre à nous d'exprimer nos divergences par la parole, l’écrit ou le dessin, en restant dans les limites fixées à la liberté d’expression, c'est à dire sans utiliser l’injure, la diffamation ou l’incitation à la haine. Vous semblez découvrir, Monsieur le Maire, qu'en devenant personnage public, vous vous exposez à la critique, voire à la caricature.

 

   Il est rassurant pour la vie démocratique de constater qu'aucun élu de l’opposition n’a voté cette motion telle que vous l’avez rédigée. Tous ont refusé l’amalgame entre tag clandestin et caricature, y compris un conseiller visé dans nos dessins. Pour sa gouverne, le vocable «crétins» dont il nous  affuble en conseil n'est pas une opinion mais une injure (à savoir une parole offensante adressée délibérément dans le but de blesser moralement), donc proscrit par la loi. Pour sa prise de position favorable à la liberté d'expression, nous lui pardonnons  une fois n'est pas coutume  son intempérance verbale.

 

 

   Bien cordialement.

   J-M Aragnouet et E. Vuillier

 

P.-S. : Dans un siècle où chacun se sent vite offensé, merci de transmettre nos excuses, Monsieur le Maire, à vos administrés vegans qui ont pu se sentir légitimement en danger le temps d'un marché par ce qui ressemblait trop (nous en prenons conscience aujourd'hui) à un appel à l'anthropophagie.

 

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