Pas de quartier pour le Tiers-Lieux

 



   L’économie sociale et solidaire n’entre visiblement pas dans la culture de certains de nos élus, qui au mieux n’en voient pas l’intérêt, au pire font tout pour qu’elle disparaisse du paysage bagnérais.

   Et pourtant, ça fonctionne ! Le Tiers-Lieux en Bigorre permet à une trentaine de personnes de développer leur activité professionnelle : graphiste, créatrice de bijoux, architecte, céramiste, ingénieur, chauffagiste, formatrice en langues, développeur de projets numériques, charpentier, brasseurs etc. Il héberge des associations, dont certaines, comme Haut-Adour Génération ou Nature & Progrès, ont un salarié. Dans sa salle d’expression corporelle interviennent des profs de danse, de yoga, d’éveil musical. On y trouve également un cabinet de thérapeutes mutualisé, un espace de travail partagé, une salle de formation entièrement équipée en informatique, un café et un garage associatifs…

 

   Alors, puisque cette structure est aussi utile à la ville sur le plan économique, pourquoi la CCHB lui a-t-elle refusé une participation de 15 000 €, indispensable pour obtenir ensuite l’aide de la Région, qui, elle, aurait probablement été bien plus conséquente ? Cet argent devait permettre au Tiers-Lieux d’agrandir l’espace de travail partagé et surtout d’effectuer d’indispensables travaux de rénovation énergétique. Qui peut avoir intérêt à saborder un pan de l’économie locale ? Qui peut vouloir rendre impossible un projet de rénovation énergétique sur un bâtiment industriel ancien - donc une véritable passoire thermique - dans la conjoncture environnementale actuelle ? Qui surtout veut la mort du Tiers-Lieux ?

 

   Une majorité d’élus, ceux de la plupart des villages de la Communauté, se sont abstenus, et ont laissé les Bagnérais régler le différend entre eux. Beaucoup manquaient d’information pour se prononcer, ne sachant pas ce qu’est vraiment le Tiers-Lieux. Surtout, ils ont probablement été passablement déstabilisés par les diatribes de notre maire et de Sébastien Lacrampe, curieusement unis dans leur détestation de cette structure. Tous deux ont multiplié approximations et contre-vérités, allant jusqu’à décrire le Tiers-Lieux comme un repaire de marginaux voulant « infiltrer Bagnères ».

   Rien d’étonnant en ce qui concerne Claude Cazabat, qui, depuis qu’il est en fonction, a tout fait pour leur rendre la vie impossible. Il a même dépêché en 2020 une commission de sécurité, pensant probablement provoquer la fermeture du lieu, mais le résultat n’a pas été conforme à ses espérances : elle a donné un avis globalement favorable…

   Sébastien Lacrampe, lui, a tombé le masque. Où sont passées les convictions sociales et écologiques qu’il affichait complaisamment durant la campagne des municipales ? Pourquoi l’économie sociale et solidaire ne trouve-t-elle plus grâce à ses yeux ? Pourquoi d’après lui la rénovation énergétique d’un bâtiment industriel ne mérite-t-elle pas que la Communauté dépense 15 000 € ? Lacrampe est visiblement un homme d’ambition, non de conviction. Il veut exister, faire parler de lui, même au prix de reniements. Lui, ex-candidat soi-disant de gauche, fait aujourd’hui alliance avec un maire de droite pour saborder un projet social novateur. Demain, il fera probablement tout pour prendre sa place. Les Bagnérais jugeront.

 

   En attendant, malgré le soutien des élus bagnérais d’opposition, Robbé et Roux en tête, le Tiers-Lieux est en difficulté. Mauvaise nouvelle pour l’économie locale et pour ceux qui aiment notre ville avec sa diversité.


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