Tiers-lieux et Tiers-Etat



 

   Les élections municipales ont eu lieu fin juin 2020. Cela fait donc environ huit mois que l’équipe actuelle est en place.

   La situation sanitaire crée une atmosphère particulière. Beaucoup d’entre nous se sentent en panne d’avenir, de projets. Le temps est comme suspendu. C’est très sensible au niveau local, la ville semble en déshérence. La majorité municipale se contente de gérer le quotidien, l’opposition est quasiment inaudible.

   Pourtant, pour sortir du marasme actuel, nous devrions faire preuve de créativité. Nos commerces souffrent terriblement, l’activité ski est confrontée à une saison blanche, le thermalisme retient son souffle… Nous aurions plus besoin, dans la situation actuelle, de visionnaires que de gestionnaires de l’existant. Mais il n’est pas indispensable d’avoir recours à un homme providentiel : l’intelligence collective peut parfaitement faire l’affaire, pour peu qu’on la sollicite !

   Notre territoire a des atouts. Les urbains ont particulièrement souffert des confinements successifs, et cela a provoqué un engouement pour les villes moyennes situées dans des cadres naturels préservés. Bagnères pourrait profiter de cette tendance qui a de grandes chances de se confirmer, la crise actuelle n’ayant visiblement rien de passager. Le télétravail peut permettre de s’éloigner des métropoles, et notre ville est maintenant entièrement couverte par la fibre optique. Reste à améliorer son attractivité. Nous proposions pour cela quelques pistes dans un post précédent. D’autres possibilités existent. Seul l’immobilisme est à proscrire.

   Alors, plutôt que de se perdre dans des conflits d’ego sans fin avec le président de la CCHB, notre maire devrait consacrer son énergie à penser l’avenir de la ville, en impliquant bien sûr ses concitoyens dans la réflexion.

   Justement, dans cette zone grise que nous traversons, les déclarations récentes du président de la CCHB constituent une brèche laissant pénétrer une lueur d’espoir. Faisant le point sur le projet de créer un tiers-lieu dans le bâtiment Ensto de la zone industrielle – qui aurait stupidement concurrencé le tiers-lieu existant installé dans le bâtiment voisin –, il a expliqué que le choix de la CCHB s’est finalement porté sur la création d’une Maison de l’eau : « il y a déjà un tiers-lieu à coté qui fonctionne, il a trouvé son modèle, son local, son fonctionnement ; on travaille sur un accompagnement possible », a-t-il précisé. Une belle reconnaissance – après quatre ans d’existence ! – pour une initiative citoyenne intéressante.

   On peut se prendre à rêver : si les collectivités locales pouvaient d’emblée se montrer moins méfiantes, si ce n’est enthousiastes, pour apporter leur aide aux initiatives citoyennes, le territoire gagnerait largement en dynamisme (et éviterait des dépenses inutiles : 18000 euros ont été donnés en pure perte à un bureau d’études pour l’étude de faisabilité de ce tiers-lieu communautaire potentiel). 

   Notre maire, vice-président des affaires économiques, qui s’est toujours montré hostile au Tiers-Lieux en Bigorre, fera-t-il lui aussi un jour confiance aux projets citoyens ? On peut le souhaiter, dans cette période où toutes les énergies permettant de valoriser et de rendre attractif notre territoire sont bonnes à prendre.


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