Qui pour présider la CCHB ?
Notre pays a une tradition jacobine bien
ancrée. Il a fallu attendre les années 80 pour parler décentralisation, mais
l’espace accordé aux collectivités reste limité. Elles sont en liberté
surveillée, sous le regard paternaliste de l’Etat et de ses représentants
locaux, les préfets.
La constitution de 1958 donne des pouvoirs
presque sans limites au président, en réduisant le rôle du parlement à celui d’une
chambre d’enregistrement, et en faisant du Premier ministre un simple exécutant
révocable. Ce sur-mesure a été créé pour Charles de Gaulle, dans un moment
difficile pour notre pays, quand les gouvernements successifs de
Les présidents, ensuite, se sont succédés
dans des circonstances moins dramatiques. Beaucoup ont parlé de la nécessité de
rééquilibrer les pouvoirs législatif et exécutif, mais rien n’a été fait.
Quelle que soit la couleur politique du locataire de l’Elysée, force est de
constater qu’il se glisse très vite – et avec délice – dans ce costume de
président tout puissant, n’ayant de comptes à rendre qu’à son électorat tous
les cinq ans. Certains opposants évoquent parfois l’idée de VIe République,
mais généralement sans grande conviction. Pourquoi scier la branche sur
laquelle on espère s’asseoir un jour ou l’autre ? D’ailleurs, l’opinion
dans son ensemble est assez indifférente à cette problématique, et semble se
satisfaire du statu quo. On peut se demander si cela n’illustre pas un penchant
récurrent pour la monarchie dans ce pays...
Cet état d’esprit se retrouve à l’échelle
locale. Les exécutifs régionaux et départementaux sont peuplés de femmes et
d’hommes se pensant souvent providentiels et considérant n’avoir de compte à
rendre qu’aux élections suivantes. Beaucoup de maires fonctionnent de façon
autocratique, et décident de tout en considérant adjoints et a fortiori
conseillers municipaux comme quantité négligeable. Surtout, bien peu d’entre eux voient l’intérêt
d’instaurer un certain degré de démocratie participative, hormis quelques
comités de quartiers symboliques. Faire intervenir les citoyens dans la prise
de décision municipale ? Pourquoi faire ? Le maire bagnérais actuel le dit
à sa façon : "électeurs et élus, chacun à sa place…"
Mais les compétences municipales sont
maintenant limitées puisque nombre d’entre elles ont été confiées aux
communautés de communes. Notre maire a moins de pouvoir, en théorie en tout
cas, que le président de
Pourquoi serait-il donc souhaitable que le
maire de Bagnères soit également président de
Claude Cazabat renoue avec l’idée d’écraser
la concurrence. Epaulé en cela par Sébastien Lacrampe, il désire à tout prix
récupérer cette présidence. Qu’en sera-t-il de François Roux ? Une
journaliste s'interroge : « va-t-il privilégier l’intérêt de
Bagnères en appuyant la candidature de Cazabat ? »
Poser ainsi la question, c’est orienter le
débat : l’intérêt d’une communauté est l'intérêt des membres qui la
constituent. Celui de Bagnères n’est pas de flatter l’ego de son maire en lui
permettant d’avoir la présidence mais de faire partie d’une communauté qui
fonctionne de façon ouverte et efficace, en s’appuyant sur les contributions de
chacun et en respectant les intérêts de tous.
Voulons-nous rester dans l’idéologie
jacobine, en centralisant au maximum, en donnant le plus de pouvoir possible à
la commune principale ?
Selon nous, non ! Nous pensons qu’il
faut cesser de raisonner en terme de verticalité, et qu’il est nécessaire de
passer progressivement à une répartition des pouvoirs plus horizontale. Il
n’est pas sain que la commune centre dispose de tous les pouvoirs et que
Pour